Quel bordel administratif
Non, ce n'est pas normal qu'un enfant perde sa ''cote''.
La cote est octroyée aux élèves présentant un handicap ou
des troubles d'apprentissage et servent à établir les montants d'argent
supplémentaires que l'école, fréquenté par l'enfant, recevra afin d'allouer les aides nécessaire pour assurer son
intégration et sa réussite scolaire. Ces cotes varient selon le diagnostic de
l'enfant et à ce que je sache, rien d'autre. Ça n'a pas commencé cette année,
mais présentement il y a un «boom» incroyable de situations où les parents,
concernés par ces cotes, se font dire que leur enfant a «perdu sa cote». Le
Ministère de l'éducation, les commissions scolaires et/ou les écoles (on ne
sait pas exactement puisque chaque instance nous répond que c'est la
responsabilité de l'autre... Gestion transparente vous disiez) auraient retiré ces cotes à beaucoup
d'enfants pour diverses raisons nous dit-on; diagnostic rendu trop vieux pour
eux, diagnostic émis par des services privés, diagnostic qui selon les
professionnels du ministère, aurait été émis suite à une évaluation réalisée au
privé mais non selon les standards recommandés, selon eux bien sûr, et la liste
continue ainsi. Vous me direz ''ouain, ok, mais encore?''. Ceci signifie pour
cet enfant la fin de l'aide qu'il recevait pour l'aider à suivre, avec succès,
son parcours scolaire. L'aspect balayé trop facilement sous le tapis comme le
poil de chien au printemps qu’on souhaite ne pas voir, le SUCCÈS SCOLAIRE. Il y
a fréquenter l'école et il y a réussir à l'école. Pour la majorité des enfants
que les cotes sont (normalement) émises, sans celles-ci, ils arriveraient
probablement à fréquenter l'école. Ils se feraient intimider, taxer, rejeter,
violenter, ridiculiser et rentreraient à la maison avec une estime à ramasser à
la petite cuillère par les parents-éducateurs-spécialisés-psychologues-gestionnaires-médicaux-que-l'état-nous-impose-à-devenir, une démotivation totale à retourner à l'école, des comportements
inexplicables, l’augmentation de son niveau d'anxiété et d’agressivité, voir même des
symptômes dépressifs, mais oui, ils ont raison, ils y arriveraient. Cependant,
la réussite scolaire est ce que tout parent souhaite de tout cœur pour leur enfant, qu’il vive des succès et sache dans quelles matières il excelle, et
ce même en absence de besoins particuliers chez leur enfant. Je ne connais pas
l'image ou disons la représentation populaire que les gens peuvent avoir en
général d'un enfant présentant ces
besoins dont il est question. Mais sachez que la grande majorité d'entre eux
peut aspirer à un futur professionnel et personnel. SI bien stimulés,
encadrés et instruis, ils sont loin d'être, une fois devenus adultes, de futurs
dépendants de la société, ce que tristement certains seront, bien malgré eux et
bien malgré l’extraordinaire travail de leurs parents que je tiens à souligner, mais au moins, pas par faute de ne
pas avoir obtenu, pendant la période critique de leur développement et de leur
modelage, les soins et
services dont ils avaient besoin. Vous percevez ces parents stressés et ils vous paraissent exigeants? C'est que cette période est délimitée dans le temps, elle a une fin, ce
qui rajoute une pression sur les parents; c’est «là et maintenant» qu’il faut
aider nos jeunes. Donc, tout ça nous amène, parents de ces enfants, à se
questionner à savoir si c'est normal que certains de nos enfants perdent leur
cote, subitement, d’une semaine à l’autre, sans avertissement au préalable,
sans appel d’un des beaux professionnels de la commissions scolaire pour nous
expliquer que vue tel élément à son dossier, l'an prochain la cote de notre
enfant risque de ne pas être reconduite, parce que non, le savoir d'avance n'est
pas un luxe dans une province où l'évaluation requise pour ces enfants prend en moyenne 2 ans
de patience sur une liste d'attente mais en plus si et seulement si on nous l’accorde, car d’entrée
de jeu, ce ne sont pas tous les enfants qui obtiennent ce privilège de se
rendent à l’Autel. Et si tu as déjà eu ce privilége, j’espère que tu en as gardé de bons souvenirs car tu n’y
repasseras pas une deuxième fois. Ce qui, entre vous et moi, donne encore moins de sens à leur exigence de
réévaluation, d’autant plus que ces décisions semblent, de toute évidence,
prises de façon TOTALEMENT ALÉATOIRE. Il
y a dans l’air cette odeur de «le ministère de l’éducation et le ministère de
la santé ne se parlent pas, ne rentabilisent pas les services, ne potentialisent
pas les interventions ET surtout, les résultats», vous ne trouvez pas? En se boudant, en ne se concertant pas pour offrir pour un plan d'action harmonisé, qui écoppe?
- Pour vous renseignez sur la théorie derrière les Lignes directrices pour l'intégration scolaire au Québec:http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/dpse/adaptation_serv_compl/LignesDirectricesIntScolElevesHand_1.pdf
Mais bon, revenons à la question. Non ce n'est pas normal.
C'est loin d'être normal et même acceptable qu'un enfant perde des services,
si, vue son état, ces services sont toujours nécessaires évidemment. Ce n’est
même pas normal de se questionner là-dessus. Mais reste que, c'est là que ça se
gâte. Qui, dans toute la complexité de la structure administrative du système d’éducation
comme on la connait, possède théoriquement l'autorité suprême d'imposer sa
vérité absolue, de dire et de trancher que votre enfant a besoin de ci ou ça?
Ou pire encore, n'en a pas besoin? Qui signe ça et quel est son titre
professionnel? Je ne sais pas, et légalement à ma connaissance, personne (faisons
abstraction de la cour, pour le moment). Mais dans les faits, les commissions
scolaires s'approprient ce devoir en prenant bien soin de n'identifier personne candidat au port de ce
joyeux chapeau, sinon, ils nous rendraient ça bien trop facile! Nous
étant les parents obligés de contester, de se battre, de dénoncer, de porter plainte, de faire réévaluer notre enfant sur demande, les parents
coincés entre la réalité de la non-performance du système de santé et les
exigences du pas-plus-performant système d’éducation, vous savez ces parents
qui ramasseront leur enfant démoli ou en crise à chaque soir à la maison et qui devront lui
expliquer que non, ce n’est pas de sa faute ni la nôtre, qu'il n'est pas «pourris», qu'il n’a qu’une différente
façon de comprendre les choses et d’apprendre, ce qui dans un autre contexte pourrait être une grande force, et qu'il est loin d’être stupide ou
pas intelligent mais bien que le système l'a juste négligé et dépouillé des accommodements dont il a besoin pour bien fonctionner. Il faudra aussi lui expliquer, en tentant de ne pas trop le désillusionner, que le système est en fait composé d'adultes, de dirigeants et de gestionnaires, de hauts universitaires, et nos polititiens, élus par le peuple, et ils sont tous parfaitement au courant de sa dure réalité mais qu'ils choisissent quand même délibérément à l'obliger de la vivre, car la réglementation et le contexte administratif le leur permet et que se payer des formations pour être de meilleurs clowns et dormir dans un château c'est plus important que son instruction, sa santé et son avenir.
- pour en savoir plus sur la loi sur l'instruction publique au Québec http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/I_13_3/I13_3.html
Il est évident que les CS ne sont pas neutres. Ils gèrent le
portefeuille et on leur "laisse"
le pouvoir décisionnel d'administrer l'allocation des services. C'est voué à
l'échec dès le départ. Mais dites-moi, qui est le bollo qui un jour s’est dit «ha tient! ça c’est
une bonne pratique!»? Qui a réussi à convaincre les autres gestionnaires que son idée
était bonne et que tous seraient gagnants avec cette façon de faire. À poser la question «Gagnant pour qui?» ,c’est y répondre. Ça devient tout à coup très limpide, vous ne trouvez
pas? Et pour nous aider, les jeunes bénéficiaires ET les payeurs de
taxes (faut pas oublier personne), les CS et les écoles ont carte blanche sur
la gestion, la distribution et l’attribution de leurs finances et des offres de
service. Ils n’ont de compte à rendre à PERSONNE. Personne, provenant de la
structure interne du ministère, n’ira poser de question sur leurs façons de
faire et les décisions entérinées. Il n’est pas prévue dans leurs processus et
procédures organisationnels, qu’une personne connaisseur du sujet, évalue la
qualité des services octroyés et sonde la «satisfation de la clientèle». Cours 101 de
gestion. Personne ne voit le merveilleux conflit d’intérêts?
Finances, matériel et vérification externe: à nous d'exiger plus du Ministre! http://www.education.gouv.qc.ca/commissions-scolaires/financement-et-equipement/verification-externe/
Finances, matériel et vérification externe: à nous d'exiger plus du Ministre! http://www.education.gouv.qc.ca/commissions-scolaires/financement-et-equipement/verification-externe/
MAIS: «En vertu de l’article 284 de la Loi sur l’instruction publique (chapitre I-13.3), la commission scolaire nomme une vérificatrice ou un vérificateur externe qui doit produire un rapport de vérification sur ses opérations financières. C’est également en considération de cet article que le ministre a le pouvoir de préciser le mandat applicable à l’ensemble des vérificateurs externes des commissions scolaires». page 1, mandat de vérification externe pour l'exercice financier 2014-2015 http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/reseau/financement/Mandat_verif_externeCS_14-15.pdf
À l’heure actuelle, la «bonne» gestion et les décisions
administratives l’emportent sur les besoins de nos enfants. Si le dossier de
notre enfant est favorable à leur planification, leurs objectifs et la
rentabilisation des offres de services, en plus de justifier les emplois qu’ils
veulent conserver, ils (en supposant qu’ils sont plusieurs) seront les premiers
à dire que notre enfant a besoin d’une classe spécialisée, d’une orthophoniste,
etc. Sinon, vous leur apportez le dossier médical complet, tous les rapports
d’évaluation, à 1500$ chaque, des différents spécialistes qui ont suivi, au privé,
le développement de votre enfant pendant toute sa petite-enfance, et aussi ceux
des suivis, suivis à 100-110$ de l’heure, mais malgré toutes ces informations, suite à LEUR ‘’évaluation’’, votre enfant n’a pas besoin d’une
classe spéciale et n’offriront, dans le meilleur des mondes, que 5 heures par semaine de soutien par la technicienne en
éducation spécialisée ou même une préposée, afin de minimalement répondre à leurs obligations légales. En voilà
une belle démonstration de «la fin justifie les moyens». Et l’année suivante,
vos évaluations sont trop vieilles (votre enfant a 6 ans!), alors qu’avec un autre enfant au
portrait comparable, la décision est différente.
Mais attention, posez votre café sur la table et ne lisez pas ce qui suit aux commandes d’un véhicule motorisé, nous sommes rendus à la blague du jour. Alors ça va comme suit : Selon que vous habitiez Longueuil ou Val d’Or, votre enfant n’aura pas droit au même traitement. C’est-tu pas beau ça!! Rien n’explique et ne justifie que l’enfant Maskoutain ait plus de service que le Lavallois, au sens légal bien sûr, parce que si vous les questionnez eux, ils en auront une liste d’excuses et de «mais faut comprendre que…», début de phrase vous annonçant leur tentative d’enduire de vaseline le gros sapin afin de faciliter son passage.
Mais attention, posez votre café sur la table et ne lisez pas ce qui suit aux commandes d’un véhicule motorisé, nous sommes rendus à la blague du jour. Alors ça va comme suit : Selon que vous habitiez Longueuil ou Val d’Or, votre enfant n’aura pas droit au même traitement. C’est-tu pas beau ça!! Rien n’explique et ne justifie que l’enfant Maskoutain ait plus de service que le Lavallois, au sens légal bien sûr, parce que si vous les questionnez eux, ils en auront une liste d’excuses et de «mais faut comprendre que…», début de phrase vous annonçant leur tentative d’enduire de vaseline le gros sapin afin de faciliter son passage.
On se retrouve pris entre l’arbre et l’écorce (pas du sapin).
L’arbre étant ton enfant avec ses forces, ses défis et la réalité de ses
capacités de fonctionnement, et l’écorce,
le système d’éducation vieux, desséché, troué, mangé et affaibli par les
bibittes. On peut se faire dire n'importe quoi, pour "justifier" telle mesure, tel règlement ou telle coupure de services.
Oui ,on nous raconte la fable d'un certain protecteur de l'élève dont
le rôle serait de nous aider, et celle de l’autre madame qui est supposément
"neutre" et qui a été consulté pour le litige au dossier. Mais
jusqu'à maintenant, les évidences montrent que ces fables n’ont jamais existé.
Tout est faux. Ce n'est qu'une chaise de plus qu'on paye (à partir de leur
budget donc adieu impartialité) pour LES aider à arriver à leurs fins tout en
scandant leur (fausse) "transparence" et ainsi mettre fin aux
plaintes et revendications des parents questionnant trop fort et s’indignant
des services.
Il y a ce qui est mis sur papier, il y a la réalité de ce qui se fait et il y a une réalité communiquée au public et construite à partir de chiffres et de statistiques minutieusement sélectionnés.
Aussi comme par exemple, l'article 96.15 de la loi sur l'instruction publique du Québec, qui prévoit que:«Le directeur de l'école, avec l'aide des parents d'un élève handicapé ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage, du personnel qui dispense des services à cet élève et de l'élève lui-même, à moins qu'il en soit incapable, établit un plan d'intervention adapté aux besoins de l'élève. Ce plan doit respecter la politique de la commission scolaire sur l'organisation des services éducatifs aux élèves handicapés et aux élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage et tenir compte de l'évaluation des capacités et des besoins de l'élève faite par la commission scolaire avant son classement et son inscription dans l'école.».
http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/I_13_3/I13_3.html
C'est très critique ce que je dis. J'utilise mon droit à la libre expression afin de partager mes constatations
et mon analyse de la structure scolaire québécoise, de son fonctionnement, de ce
que j’en comprends par mes expériences personnelles et les centaines de
discutions que j’ai pu avoir avec des parents vivants ou ayant vécu ces conflits.
Amusons-nous à comparer les CS entre elles, à compiler les raisons, excuses et
explications qu’on nous a donné pour passer à l’appel suivant. Ces importantes
divergences de service, de règlement, d'évaluation,... ne devraient pas
exister puisque l'éducation est légalement encadrée par la même loi, partout au
Québec. Mais moi là, petite-maman-éprouvée-et-inemployable-que-je-suis-devenue-bien-malgré-moi-comme-tant-d’autres, qu’est-ce que je peux devant «ce monstre»?
Monstre qui garde nos enfants dans sa mire, qui se fit sur nos enfants pour embellir sa tanière et qui sent la mauvaise foi. Il est devant nous, il est
immense et «pratiquement» inatteignable. Pratiquement car oui il a une faille
contre qui il ne peut rien. Cette faille s’appelle La Charte Des Droits de la
Personne et des Droits de la Jeunesse, la CDPDJ pour faire court. Le nom est imposant et
peut en intimider plusieurs. Nos enfants au Québec ont des droits, et à ce que
j’en comprends, les règlements, articles et codes créés par les directions d’école
et les CS en font totalement abstraction (si je ne le vois pas ça n’existe pas).
Après tout, qui va se donner ce trouble hein? Rassurez-moi et dites-moi que ce n'est pas volontaire!
Mais faut
comprendre que ce n’est pas pour nous que nous le faisons et continuerons de le faire. L'enjeu est bien trop important pour abandonner nos enfants dans ce bordel.